Zend Framework dans les starting-blocks
Le Zend Framework passe en RC1 (release candidate 1). C’est donc la dernière étape avant sa sortie officielle prévue cet été (peut-être fin juin, disent certains).
Son arrivée dans l’arène bien encombrée des frameworks PHP a déclenché des débats passionnés, avec des clans résolument contre (« ce n’est pas un framework ! ») et des clans qui ne jurent que par lui (« il est soutenu par Zend et IBM autour du langage le plus populaire du web ! »). Je ne parle même pas des allergiques au PHP qui trouvent stupide de construire un framework autour d’un langage aussi immature…
Bref, chacun se fera son avis. Pour ma part, je trouve le projet très pertinent.
C’est vrai que Zend Framework n’est pas aussi complet que Symfony (un très beau projet, je vous conseille de l’étudier !). On peut effectivement le voir comme une bibliothèque d’objets respectant les principes classiques de l’architecture MVC (Modèle Vue Contrôleur). Dans ce cas, je pourrais aussi bien dire que prototype n’est pas un framework JavaScript mais une collection de classes. C’est étrange, mais personne n’y songe…
On peut aussi se demander pourquoi ce framework n’est pas intégré directement dans PHP, suivi d’un bon ménage pour éliminer une myriade de fonctions inutiles. En cela, PHP est plus proche de Perl (36 façons de faire une chose) que de Python (1 seule façon de faire un chose). Mais il est difficile de mettre une croix sur ce qui a fait le succès de PHP : sa facilité de prise en main et son approche procédurale. PHP atteindra difficilement la beauté théorique d’une usine à gaz Java ou l’efficacité pragmatique d’un projet Ruby, mais il est partout.
Donc, considérons que le Zend Framework est un framework PHP léger. Quels sont ses avantages ? Pour moi, ils dépassent clairement le cadre purement technique, ce qui en fait déjà une solution incontournable :
- Il a été créé à l’initiative de Zend, the PHP company (comme elle le dit si bien), pour des applications professionnelles lourdes.
- Il est soutenu par des acteurs puissants (IBM en tête) qui garantissent sa pérennité.
- Il utilise le langage le plus répandu sur les serveurs web.
- Il repose sur les avancées majeures en programmation objet de la version 5 de PHP (il était temps…).
- Il fonctionne par simple inclusion, donc sur toutes les offres d’hébergement existantes (serveurs mutualisés, notamment).
- Il donne enfin un cadre de travail aux développeurs PHP (réputés comme les cancres de la programmation).
- Comme tout framework, il réduit le temps de développement par la mise en facteur des bonnes pratiques et une meilleure définition de l’architecture.
- Il offre une documentation complète, à jour et claire, un atout essentiel pour son adoption en entreprise.
- Il bénéficie de l’élan autour d’Eclipse, grâce au développement parallèle de PDT (PHP Development Tools).
Cette orientation très professionnelle, tout en gardant la simplicité de PHP grâce à un framework léger, devrait décider un bon nombre de développeurs et d’architectes à considérer ce choix.
L’avenir me dira si j’ai vu juste…
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